Une partie de moi
Vous aussi vous pensez à votre adolescence avec nostalgie? Moi oui.
Cette fois c'est une interview de Jamel debbouze qui m'y a replongé.
Jamel qui nous faisait tellement marrer à l'époque. Qui représentait tellement nos quotidiens.... c'était comme si on voyait notre pote à la télé.
C'était à qui reprenait le mieux ses blagues, ses mimiques, ses expressions.
On vivait les mêmes choses mais on ne mettait pas de mots dessus, et surtout on ne savait pas qu'on pouvait en rire.
Rire des embrouilles; de ton meilleur ami qui s'est fait poignarder, de la daronne seule qui bosse comme une dingue pour élever son gosse, de ce père absent, de jouer au chat et à la souris avec la B.A.C, du père ivre qui bat ma copine et sa mère, de la voisine qu'on entend crier sous les coups et qui est morte ce jour là, du copain qui est parti en taule à 16 piges, de ton mec qui fait des aller-retours en garde à vue, de ta copine enceinte au collège qui arrête les études, etc...
C'était les débuts du rap: NTM, SOLAAR, IAM puis PIT BACARDI, MC JEAN GABIN, DOC GYNECO, ASSASSIN et, vous vous souvenez de ALLIANCE ETHNIK? ... pffff toute une époque...
On fumait des splifs, on découvrait les kébabs qu'on bectait sur le banc du parc public, défoncés dès qu'on pouvait, pétant la dalle que seuls ceux qui bédavent connaissent.
Les yeux rouges et brillants, on essayait d'imaginer notre futur tout en se demandant quelle filière on allait choisir pour le bac... et d'ailleurs... est ce qu'on l'aurait le bac? ... et puis après.....
Plusieurs de mes potes étaient en marge de la société, vivaient chez d'autres, ou dans la rue, ou dans des foyers.
Moi j'avais la chance d'avoir un toit et à manger. Et de quoi m'habiller aussi.
On recherchait tous quelque chose mais on ne savait pas vraiment quoi. D'ailleurs est ce qu'on trouverait vraiment un jour?
A fleur de peau, la rage au ventre, la haine de tout, on était comme des étincelles à la recherche de barils de pétrole.
C'était nos vies.
Aujourd'hui, bien que certains d’entre nous ont pu se sortir un peu de ça, je sais que l'essence même de cette période fait partie de nous, de moi. Elle est devenue une partie importante de ma nature profonde.
Je sais aussi qu'un rien peut me faire à nouveau "basculer".
C'est quelque chose de plus fort que soi et incompréhensible pour les néophytes (merci à notre prof de français qui se battait pour nous inculquer quelques petites choses😅).
C'est l'une des raisons pour lesquelles je retourne le moins possible là d'où je viens.
Au fil du temps, les vols de bonbons se transforment en cambriolages, les arnaques à la CB finissent par prendre de l'ampleur et les petites reventes de shit.....
J'essaye de me protéger. De me protéger de moi aussi.
De conserver cette normalité conventionnelle et stable, qui me permet d'avoir un emploi et une vie de famille....qui me sauve du chaos et de ses sirènes. Je les entends parfois, elles sont talentueuses. Alors je pense à tout ce que j'ai et que je ne veux pas perdre.
Cette fois c'est une interview de Jamel debbouze qui m'y a replongé.
Jamel qui nous faisait tellement marrer à l'époque. Qui représentait tellement nos quotidiens.... c'était comme si on voyait notre pote à la télé.
C'était à qui reprenait le mieux ses blagues, ses mimiques, ses expressions.
On vivait les mêmes choses mais on ne mettait pas de mots dessus, et surtout on ne savait pas qu'on pouvait en rire.
Rire des embrouilles; de ton meilleur ami qui s'est fait poignarder, de la daronne seule qui bosse comme une dingue pour élever son gosse, de ce père absent, de jouer au chat et à la souris avec la B.A.C, du père ivre qui bat ma copine et sa mère, de la voisine qu'on entend crier sous les coups et qui est morte ce jour là, du copain qui est parti en taule à 16 piges, de ton mec qui fait des aller-retours en garde à vue, de ta copine enceinte au collège qui arrête les études, etc...
C'était les débuts du rap: NTM, SOLAAR, IAM puis PIT BACARDI, MC JEAN GABIN, DOC GYNECO, ASSASSIN et, vous vous souvenez de ALLIANCE ETHNIK? ... pffff toute une époque...
On fumait des splifs, on découvrait les kébabs qu'on bectait sur le banc du parc public, défoncés dès qu'on pouvait, pétant la dalle que seuls ceux qui bédavent connaissent.
Les yeux rouges et brillants, on essayait d'imaginer notre futur tout en se demandant quelle filière on allait choisir pour le bac... et d'ailleurs... est ce qu'on l'aurait le bac? ... et puis après.....
Plusieurs de mes potes étaient en marge de la société, vivaient chez d'autres, ou dans la rue, ou dans des foyers.
Moi j'avais la chance d'avoir un toit et à manger. Et de quoi m'habiller aussi.
On recherchait tous quelque chose mais on ne savait pas vraiment quoi. D'ailleurs est ce qu'on trouverait vraiment un jour?
A fleur de peau, la rage au ventre, la haine de tout, on était comme des étincelles à la recherche de barils de pétrole.
C'était nos vies.
Aujourd'hui, bien que certains d’entre nous ont pu se sortir un peu de ça, je sais que l'essence même de cette période fait partie de nous, de moi. Elle est devenue une partie importante de ma nature profonde.
Je sais aussi qu'un rien peut me faire à nouveau "basculer".
C'est quelque chose de plus fort que soi et incompréhensible pour les néophytes (merci à notre prof de français qui se battait pour nous inculquer quelques petites choses😅).
C'est l'une des raisons pour lesquelles je retourne le moins possible là d'où je viens.
Au fil du temps, les vols de bonbons se transforment en cambriolages, les arnaques à la CB finissent par prendre de l'ampleur et les petites reventes de shit.....
J'essaye de me protéger. De me protéger de moi aussi.
De conserver cette normalité conventionnelle et stable, qui me permet d'avoir un emploi et une vie de famille....qui me sauve du chaos et de ses sirènes. Je les entends parfois, elles sont talentueuses. Alors je pense à tout ce que j'ai et que je ne veux pas perdre.
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